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GROUPEMENT AMPUSIAN DE RECHERCHES SPÉLÉOLOGIQUES

Le monde souterrain

Les concrétions

1 - Le concrétionnement

Le concrétionnement intervient après la formation suffisamment large d'une cavité et son assèchement, au moins partiel.

Il résulte d'un équilibre chimique entre le gaz carbonique dissous, l'eau et la calcite, selon la formule :

2 HCO3- + Ca2+ <=> CaCO3 + CO2 + H2O

Les teneurs en gaz carbonique dissous dans l'eau et dans le milieu ambiant vont régler cet équilibre. La formation des concrétions (ou précipitation des carbonates CaCO3) intervient en phase de dégazage du gaz carbonique (le gaz carbonique dissous repasse à l'état gazeux), lorsque la concentration en gaz carbonique de la cavité est inférieure à la concentration de ce gaz dissous dans l'eau d'infiltration et chargée de calcite. Ce déséquilibre chimique se rétablit par solidification et dépôt de la calcite dissoute : le concrétionnement.

Les concrétions apparaissent, dans les cavités, au niveau des fissures, là où suinte l'eau. Elles sont d'autant plus nombreuses dans les grottes bien aérées et situées juste sous la zone d'infiltration.

Le dépôt principal se produit lorsque la goutte d'eau d'infiltration arrive dans une cavité; en plafond. Les dépôts successifs de calicite forment des stalactites ("tite" comme tombe). La goutte d'eau, en tombant ensuite au sol, libère le reste de calcite encore dissous et forme ainsi des stalagmites ("mite" comme monte).

Stalactites et stalagmites sont des concrétions.


2 - Les différents types de concrétion

Stalactite : c'est une concrétion qui se forme en plafond d'une grotte, là où débouche un capillaire d'infiltration. Son diamètre n'est pas constant. Le plus souvent, la stalactite a un diamètre plus important à sa base qu'à son extrémité. Elle croît en longueur et en diamètre. Certaines atteignent plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Elles ne sont pas forcément régulières.

Stalagmite : concrétion qui "pousse" à partir du sol de la cavité, grâce au calcaire qui reste encore dissous dans la goutte d'eau tombée de la stalactite. Elle se rencontre donc sous une stalactite. Sa forme est plus massive et plus écrasée. Elle croît beaucoup moins vite qu'une stalactite.

Colonne : c'est la fusion d'une stalactite et d'une stalagmite. Une colonne constitue un pilier qui étaie une grotte. Après la réunion des deux concrétions, la colonne s'accroît en diamètre et des excroissances peuvent "décorer" son pourtour.

Excentrique : ce sont des concrétions qui semblent défier la loi de la pesanteur. Elles se développent sur des parois rocheuses ou sur des stalactites. De couleur blanchâtre, elles sont constituées presque exclusivement de calcite. Leur mécanisme de formation est controversé. Les théories actuelles parlent de phénomènes électriques (modification de la polarité des ions de calcite) liés à la présence de bactéries.

Fistuleuse : ce sont de fins tubes verticaux qui pendent au plafond de certaines grottes. Elles se caractérisent par un diamètre extérieur pratiquement constant (entre 5 et 10 mm). De couleur blanche, elles sont, en général constituées de calcite pure. Elles comportent un canal central continu par où s'écoule l'eau. Les fistuleuses ne croissent que par leur extrémité où perlent les gouttes d'eau. Certaines atteignent 6m. Les grottes de Choranche (Isère) sont réputées pour les plafonds couverts de fistuleuses.

Draperie : c'est une concrétion qui se forme sur un plafond incliné et le long d'une fissure où suinte de l'eau. Une draperie a une épaisseur constante et ressemble à un tissu qui pend du plafond. Certaines draperies sont phonolitiques : en les percutant elles produisent des sons.

Aiguille et Buisson : l'aragonite est de la calcite pure dont les atomes se répartissent différemment dans l'espace. L'aragonite se présente sous 3 formes : l'araginite aciculaire (elle se se compose de fines aiguilles pouvant se grouper sous formes de “bouquets” ou de “fleurs de roches”), l'aragonite massive (elle est est constituée d’aiguilles collées les unes contre les autres, formant une masse unique) et l'aragonite coralloïde (elle se développe sous forme d’excentriques évoquant certaines variétés de corail).

Perle : elles se forment dans de petits bassins d'eau claire, peu profonde et fortement agitée par la chute régulière de gouttes d'eau. Le noyau de la perle est formé par une particule solide (gravier, morceau de concrétion) sur laquelle la calcite se dépose en surface, par couches successives. Progressivement, la perle tend vers une forme sphérique régulière.

mise à jour : 26/12/2018